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    RDC | Duel au sommet sur l’architecture de l’État : MARIE-ANGE MUSHOBEKWA TORPILLE LE FÉDÉRALISME DE KAMITATU ET BRANDIT L’UNITARISME DÉCENTRALISÉ COMME REMPART NATIONAL

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    La scène politique congolaise est une fois de plus le théâtre d’un affrontement idéologique de haute volée, cette fois-ci centré sur la question épineuse de la forme de l’État.
    Marie-Ange Mushobekwa, figure emblématique du Mouvement pour la cohésion nationale et voix influente au sein du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila, a pris position avec une clarté et une fermeté déconcertantes contre la proposition de son homologue, l’acteur politique Olivier Kamitatu, ancien président du Parlement de transition.


    Kamitatu avait récemment lancé un vibrant plaidoyer en faveur d’une transition vers une république fédérale du Congo, articulée autour de cinq grandes régions autonomes, une vision qu’il présentait comme un levier pour une gestion plus efficiente et une autonomie régionale accrue.


    Cependant, l’intervention de Mushobekwa vient doucher cet enthousiasme fédéraliste, réaffirmant avec une conviction inébranlable la primauté et la pertinence du système actuel d’État unitaire fortement décentralisé, tel que consacré par la Constitution de la République.
    Ce désaccord profond entre deux personnalités politiques de premier plan met en lumière une fracture idéologique significative au sein de la classe politique congolaise, un débat crucial qui pourrait bien redéfinir les contours institutionnels du pays dans les années à venir. L’enjeu n’est rien de moins que l’architecture même de l’État, la manière dont le pouvoir est distribué et exercé, et les fondations sur lesquelles repose l’unité nationale.

    Marie-Ange Mushobekwa ne s’est pas contentée d’exprimer une simple préférence pour le statu quo institutionnel. Dans une déclaration diffusée avec une portée significative sur les réseaux sociaux, elle a développé un argumentaire structuré et incisif pour justifier son opposition catégorique au fédéralisme.


    Pour l’ancienne députée et ex-ministre des Droits humains, les maux qui affligent la République démocratique du Congo ne trouvent pas leur origine dans la forme de l’État, qu’elle considère intrinsèquement viable si correctement appliquée.
    Elle pointe du doigt, avec une critique acerbe, un manquement flagrant et persistant au respect de la Constitution en vigueur, ainsi qu’une gestion des institutions qu’elle qualifie de défaillante et inefficace.


    “Je m’y oppose”, a-t-elle martelé, soulignant que le texte fondamental actuel, bien que se définissant comme unitaire, recèle déjà en son sein des mécanismes de décentralisation poussée qui présentent des similitudes notables avec les principes du fédéralisme. Selon son analyse, la Constitution actuelle offre un “juste milieu pour tout le monde”, un équilibre subtil entre l’unité nationale et la reconnaissance des spécificités régionales à travers la décentralisation. Cependant, elle regrette amèrement que les assemblées provinciales, pierres angulaires de ce système décentralisé, ne parviennent pas à exercer pleinement et efficacement les compétences qui leur sont dévolues, un dysfonctionnement qu’elle considère comme un frein majeur au développement du pays.
    Son plaidoyer ne se limite donc pas à une défense passive de l’unitarisme, mais s’articule autour d’une exigence de mise en œuvre effective et rigoureuse des dispositions constitutionnelles existantes.

    Au-delà de la question de la structure de l’État, Marie-Ange Mushobekwa a brossé un portrait sans concession de la conjoncture politique actuelle, n’hésitant pas à dénoncer avec véhémence le dysfonctionnement systémique des institutions et une gestion des affaires de l’État qu’elle qualifie d'”émotionnelle” et dépourvue de la rigueur nécessaire. Pour elle, ces défaillances sont les véritables obstacles au progrès et à la stabilité de la RDC.
    Elle a notamment ciblé le “coup d’État institutionnel” de novembre 2020, un événement controversé qui avait marqué un tournant majeur dans les équilibres politiques du pays.
    Selon son interprétation, cet épisode a eu pour conséquence de transformer l’Assemblée nationale en une simple chambre d’enregistrement des décisions émanant de la présidence, vidant ainsi de sa substance son rôle de contre-pouvoir et de représentation de la souveraineté populaire. Quant au Sénat, elle le décrit avec une ironie mordante comme une “chambre de somnolence”, suggérant une inertie et un manque d’engagement dans l’exercice de ses fonctions législatives et de contrôle.
    Cette critique acerbe des dynamiques institutionnelles actuelles souligne la conviction de Mushobekwa que toute réforme de la forme de l’État serait vaine, voire contre-productive, tant que les fondements d’une gouvernance saine et respectueuse des principes démocratiques ne sont pas solidement établis.

    En approfondissant son argumentation contre le fédéralisme, Marie-Ange Mushobekwa a mis en exergue le rôle crucial d’institutions clés dont le fonctionnement optimal est, selon elle, une condition sine qua non pour le développement du pays.
    Elle a notamment cité la Caisse nationale de péréquation, un mécanisme constitutionnel essentiel censé assurer une redistribution équitable des ressources financières entre les différentes provinces, réduisant ainsi les disparités régionales et favorisant une croissance harmonieuse.
    Elle a également insisté sur l’importance d’un système judiciaire indépendant, impartial et efficace, garant de l’État de droit et pilier de la confiance des citoyens envers les institutions.
    Pour Mushobekwa, si ces institutions fondamentales fonctionnaient conformément à leur mandat et dans le respect des lois, la RDC aurait déjà franchi des étapes significatives sur la voie du progrès.
    Elle exprime une crainte profonde et argumentée quant aux conséquences potentiellement désastreuses d’une transition vers le fédéralisme dans le contexte actuel de la RDC, un pays marqué par des fragilités historiques et des tensions communautaires persistantes.
    Selon son analyse, la RDC n’est “pas encore assez mûre” pour un tel système, qui risquerait, à terme, de consacrer une “balkanisation” du territoire national, exacerbant les divisions régionales et compromettant l’unité et l’intégrité du pays. Son plaidoyer passionné se conclut par un appel pressant à la préservation du système politique actuel, tout en insistant sur la nécessité impérieuse d’une application rigoureuse et effective de la constitution, qu’elle considère comme le socle d’une nation unie et prospère. La confrontation idéologique entre Marie-Ange Mushobekwa et Olivier Kamitatu ouvre ainsi un débat fondamental sur l’avenir institutionnel de la République démocratique du Congo, un dialogue complexe et essentiel qui aura sans aucun doute des répercussions majeures sur la trajectoire du pays.

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