Alors que la satisfaction diplomatique résonne encore après la signature de l’accord de paix historique entre la République démocratique du Congo et le Rwanda à Washington D.C., sous l’égide américaine, une voix majeure de l’opposition congolaise s’est élevée pour rappeler une vérité essentielle et parfois occultée : la paix véritable ne pourra s’enraciner que si la classe politique congolaise elle-même accepte de transcender ses divisions et d’entamer un dialogue interne profond.
C’est le message clair et engagé délivré par Jean-Marc Kabund-a-Kabund, président de l’Alliance pour le Changement, le samedi 28 juin 2025.
Pour Kabund, bien que l’accord du 27 juin soit un pas positif sur la scène internationale, son impact restera inévitablement limité si les leaders congolais n’assument pas leur part de responsabilité dans la recherche de solutions durables et endogènes.
Cette perspective, formulée avec une franchise rare, intervient dans un climat de défiance généralisée où de nombreuses figures de l’opposition insistent sur l’impératif d’un dialogue franc entre Congolais, craignant qu’une paix imposée de l’extérieur ne soit qu’un mirage sans véritable ancrage national.
Le défi est immense, mais la nécessité d’une cohésion interne est présentée comme la condition sine qua non à toute stabilité pérenne.
QUAND LA COHÉSION NATIONALE DEVIENT LE VÉRITABLE PILIER DE LA STABILITÉ
L’analyse de Jean-Marc Kabund, figure politique d’expérience, se veut une mise en garde lucide et un appel à l’action.
Il l’a affirmé avec force : “L’accord entre Kinshasa et Kigali ne pourra réellement contribuer à la résolution durable de la crise que si, et seulement si, la classe politique congolaise accepte de se parler, de bâtir une véritable cohésion nationale et de baliser la voie à des élections crédibles, organisées dans le délai constitutionnel”.
Cette déclaration est une véritable feuille de route, soulignant que la diplomatie extérieure, bien que cruciale pour désamorcer les tensions régionales, ne peut se substituer à la construction d’une paix interne.
Le véritable enjeu, selon lui, ne se trouve pas tant dans les poignées de main symboliques à l’étranger que dans la capacité des acteurs politiques congolais à ériger une gouvernance légitime et inclusive.
Une légitimité qui découle non seulement du respect scrupuleux des échéances démocratiques, mais aussi et surtout d’une capacité intrinsèque à dialoguer, à comprendre les préoccupations des uns et des autres, et à forger un consensus national.
Cette perspective est particulièrement pertinente dans le contexte congolais, où l’histoire récente a souvent démontré que les solutions imposées de l’extérieur ont eu du mal à prendre racine face aux profondes divisions internes. L’instabilité politique, les crises électorales récurrentes et la polarisation de la classe dirigeante ont, par le passé, miné les efforts de paix et de reconstruction.
L’appel de Kabund n’est donc pas une simple critique, mais une invitation pressante à l’introspection et à la responsabilité collective.
Il s’agit de rappeler que la stabilité et le progrès d’une nation sont indissociables de la solidité de son front intérieur.
Sans un dialogue sincère, sans une véritable volonté de bâtir une cohésion nationale, et sans des élections qui reflètent fidèlement la volonté populaire, tout accord de paix, aussi bien intentionné soit-il, risque de ne rester qu’un pansement superficiel sur des plaies profondes.
La paix en RDC, dans cette optique, doit être une œuvre congolaise avant tout, pour être durablement bénéfique à ses populations.