– [ Ces révélations illuminent l’ombre de ce martyr de la gratuité de l’enseignement ].
La récente prise de parole médiatique de Nicolas Kazadi, l’ancien ministre des Finances de la République démocratique du Congo, a propulsé au-devant de la scène une affaire qui, bien que datant de quelques années, continue de hanter les esprits et de susciter des interrogations profondes sur les mécanismes de pouvoir et la gestion des affaires publiques dans le pays. Au-delà des considérations purement financières et des discussions techniques sur l’allocation des fonds destinés aux projets sociaux, les propos de Nicolas Kazadi ont involontairement levé le voile sur une dimension politique plus sombre, celle d’un homme, Willy Bakonga, ancien ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST), dont la chute spectaculaire et la condamnation pour détournement de fonds sont aujourd’hui réinterprétées à la lumière de ces nouvelles révélations.
Pour nombre d’observateurs avertis de la scène politique congolaise, les déclarations de l’ancien argentier national, bien que formulées dans un contexte différent, résonnent comme un écho troublant des murmures persistants évoquant un complot ourdi Contre Willy Bakonga, un homme dont la détermination à mener à bien la réforme de la gratuité de l’enseignement de base aurait dérangé des intérêts puissants et bien établis.
Willy Bakonga, dans la mémoire collective de nombreux Congolais, incarne avant tout la figure d’un homme d’État, d’un serviteur loyal envers le Président Félix-Antoine Tshisekedi, dont l’engagement à traduire en réalité la promesse de la gratuité de l’enseignement était perçu comme une mission sacrée.
Cette détermination inébranlable à assainir un secteur miné par des pratiques opaques, à démanteler les réseaux de financement parallèles qui prospéraient au détriment de l’éducation des enfants, aurait inévitablement heurté de front des intérêts particuliers, des individus et des groupes peu enclins à voir disparaître les circuits obscurs qui alimentaient leurs privilèges.
Son arrestation brutale en 2021, survenue au moment même où il s’apprêtait à défendre son bilan et sa vision devant les instances nationales, avait choqué par sa soudaineté et son timing suspect.
Aujourd’hui, les propos de Nicolas Kazadi, sans désigner nommément quiconque, mettent en exergue les failles structurelles, les dysfonctionnements systémiques et les jeux de coulisses obscurs qui caractérisent la gestion de certains projets d’envergure en RDC, offrant une nouvelle perspective sur les conditions troubles qui ont conduit à la disgrâce de Willy Bakonga.
Dans certains cercles politiques, on murmure avec une conviction grandissante que “Willy Bakonga a payé pour son engagement et sa loyauté”, une thèse que les récentes déclarations de Nicolas Kazadi semblent accréditer, jetant une lumière crue sur un système qui pourrait broyer ceux qui osent s’opposer aux intérêts établis.
L’histoire de Willy Bakonga, dans l’arène politique congolaise, n’est peut-être pas un cas isolé, mais elle illustre de manière poignante une réalité préoccupante : l’hostilité virulente que peut susciter tout acteur réformateur qui refuse de se plier aux diktats des intérêts établis et qui s’efforce de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance. Pour une part significative de l’opinion publique et des observateurs politiques, l’accusation de détournement de fonds qui a conduit à la condamnation de Bakonga n’était qu’un écran de fumée habilement orchestré, une manœuvre dilatoire destinée à écarter un ministre devenu trop dérangeant par son intégrité et sa détermination à mettre en œuvre un changement profond. Aujourd’hui, un vent de réhabilitation semble se lever.
Les déclarations de Nicolas Kazadi, interprétées par beaucoup comme un aveu indirect des pratiques opaques qui continuent de gangrener certaines institutions étatiques, ouvrent la voie à une relecture complète du dossier Bakonga.
Cette réévaluation est perçue comme une nécessité impérieuse, non seulement pour rétablir l’honneur d’un homme injustement discrédité, mais aussi pour impulser une véritable avancée vers la transparence et l’intégrité dans la gouvernance publique, des valeurs essentielles pour le développement et la crédibilité de la RDC.
De plus en plus de voix s’élèvent au sein de la société civile et de la classe politique pour reconnaître que Willy Bakonga n’était pas un prédateur des deniers publics, mais plutôt la victime d’un système pervers qui tend à sanctionner l’intégrité et la détermination au profit de la complaisance et de la corruption. Sa seule “faute”, aux yeux de ses partisans, aurait été sa constance inébranlable à vouloir mener à bien la réforme ambitieuse de la gratuité de l’enseignement, un projet social d’envergure qu’il a porté avec une rigueur et une conviction exemplaires. L’ironie amère de cette situation réside dans le fait que, depuis son départ forcé, ce programme phare a connu une série d’irrégularités, de blocages et de dysfonctionnements, au point que de nombreux observateurs estiment aujourd’hui que Willy Bakonga demeure, à ce jour, l’unique visage crédible et légitime de la réussite potentielle de cette politique sociale importante pour l’avenir de la nation.
La justice de l’histoire finira-t-elle par lui rendre son dû ? Seul le temps, et peut-être de nouvelles révélations, pourront apporter une réponse définitive à cette question lancinante.