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    RDC | L’or brun du Nord-Kivu : Comment le Cacao nourrit l’espoir malgré le chaos

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    – Quand 65.000 producteurs de cacao défient l’insécurité et bâtissent un bastion de résilience économique pour la RDC.

    C’est un paradoxe saisissant, une illustration éclatante de la résilience humaine face à l’adversité : malgré la persistance déchirante et la recrudescence des violences armées qui endeuillent et déchirent le tissu social dans plusieurs de ses localités, la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, s’affirme, contre toute attente, comme l’une des principales zones de production de cacao du pays. Loin d’être paralysée par l’instabilité, cette région est le théâtre d’une activité agricole vitale où environ 65.000 producteurs de cacao continuent de cultiver cette denrée précieuse, portant sur leurs épaules, non seulement leurs propres familles, mais aussi une part significative de l’économie locale et nationale. 

    La culture du cacao ici n’est pas le fait de grandes entreprises monolithiques ; elle est principalement l’apanage de petits exploitants agricoles, disséminés courageusement dans des territoires aussi éprouvés que Beni, Walikale, Lubero et Masisi, des noms tristement célèbres pour les conflits, mais où la détermination à vivre et à produire demeure inébranlable.

    UNE CONTRIBUTION MASSIQUE À LA PRODUCTION NATIONALE, DÉFIANT LES PRONOSTICS 

    L’ampleur de cette activité agricole est tout simplement impressionnante et force le respect. 

    La superficie totale dédiée à la culture du cacao dans le Nord-Kivu, en synergie avec la province voisine de l’Ituri, est estimée à environ 50.000 hectares. 

    Ce chiffre colossal ne représente pas qu’une simple parcelle de terre ; il constitue une part absolument considérable des 65.500 hectares consacrés au cacao à l’échelle nationale, soulignant de manière irréfutable le rôle économique et social prépondérant de cette région dans la filière cacaoyère congolaise. 

    En termes de force vive, la province compte près de 65.000 producteurs de cacao, des hommes et des femmes souvent organisés en coopératives locales. 

    Cette structuration, bien que parfois rudimentaire, favorise la mutualisation des efforts, des savoir-faire et des maigres ressources disponibles, créant ainsi un filet de sécurité communautaire. 

    Ces agriculteurs, loin de se contenter d’une monoculture risquée dans un contexte volatile, pratiquent généralement une agriculture de subsistance intelligente, intégrant le cacao à d’autres cultures vivrières essentielles comme les bananes. 

    Cette stratégie de diversification des sources de revenus n’est pas qu’une simple pratique agricole ; c’est une véritable stratégie de survie et de résilience, offrant une certaine stabilité face à l’incertitude économique et sécuritaire. 

    À l’échelle nationale, les chiffres parlent d’eux-mêmes : la RDC a exporté pas moins de 32.505 tonnes de cacao en 2022, selon les données récentes de la Banque Centrale du Congo. 

    Bien que les statistiques précises et désagrégées pour le seul Nord-Kivu soient parfois difficiles à isoler en raison du contexte complexe sur le terrain, il est unanimement reconnu que cette province est un contributeur majeur et irremplaçable à cette production nationale destinée à l’exportation.

    LE CACAO DU NORD-KIVU : ENTRE POTENTIEL INEXPLOITÉ ET ÉMERGENCE DE LA VALORISATION LOCALE 

    Malgré les défis colossaux et persistants posés par l’insécurité chronique, l’accès limité aux marchés, et le manque criant d’infrastructures adéquates (routes, électricité, etc.), le Nord-Kivu recèle un fort potentiel inexploité pour le développement futur et la consolidation de la filière cacao. 

    Cette réalité, loin d’être une simple projection optimiste, se manifeste déjà par l’émergence d’initiatives locales prometteuses, véritables graines d’espoir pour l’avenir de la région. 

    La Chocolaterie Lowa à Walikale, par exemple, incarne un modèle inspirant de transformation locale. Loin de se limiter à l’exportation du cacao brut, cette entreprise audacieuse convertit la fève de cacao locale en produits finis à forte valeur ajoutée, tels que le chocolat lui-même. 

    Ces initiatives, bien que souvent encore à petite échelle et confrontées à des défis logistiques immenses, sont des symboles tangibles de la volonté farouche de la population et des acteurs économiques locaux de non seulement produire, mais aussi de valoriser le cacao sur place. 

    Cette approche de transformation locale n’est pas seulement économique ; elle est sociétale. 

    Elle crée des emplois directs et indirects, stimule l’économie locale en favorisant la consommation interne, et offre une perspective d’avenir plus stable et digne à ces communautés qui font preuve d’une résilience hors du commun. 

    Le cacao du Nord-Kivu n’est donc pas seulement une matière première destinée à l’exportation ; il est un vecteur puissant de développement durable, un témoignage vivant de la capacité d’une province à créer de la richesse et de l’espoir, même face à l’adversité la plus sombre.

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