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    RDC : Entre accusations d’incitation à la haine et appel au dialogue national, les multiples facettes d’une figure politique polémique :

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    JEAN-PIERRE BEMBA AU CŒUR DE LA TEMPÊTE !

    La scène politique congolaise est un théâtre où les dynamiques de pouvoir, les alliances et les tensions sont en constante évolution. Au cœur de cette complexité se trouve le vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba, une figure dont l’influence et les prises de position suscitent régulièrement de vifs débats.
    Récemment, une série de sorties médiatiques de l’homme du MLC a attiré l’attention, provoquant une réaction incisive de la part de Prince Epenge, qui va jusqu’à demander au Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) d’interdire Jean-Pierre Bemba des médias, craignant une escalade vers la “guerre civile”.
    Cette accusation gravissime est lourde de sens, pointant du doigt une rhétorique perçue comme divisive et un supposé refus de s’inscrire dans la voie du dialogue national, en dépit de sa position au sein de l’Union Sacrée de la Nation.
    L’analyse des différentes interventions de Bemba révèle une personnalité politique aux multiples facettes, capable à la fois d’appeler à l’unité et de formuler des critiques acerbes, parfois perçues comme des discours d’incitation à la haine.

    LE FIL TENDU DES DISCOURS, UN APPEL À L’UNITÉ CONTRE DES ACCUSATIONS DE HAINE

    L’accusation portée par Prince Epenge, selon laquelle Jean-Pierre Bemba propage la haine au lieu de favoriser l’unité et le dialogue, reflète une vive préoccupation quant à l’impact de certaines déclarations sur le tissu social congolais.
    Si l’on retrace les différentes sorties médiatiques de Jean-Pierre Bemba, on observe une complexité dans ses messages. Historiquement, Bemba a parfois été perçu comme un rassembleur, capable d’appeler à l’unité nationale face aux menaces extérieures, comme il l’a fait en mars 2023 en exhortant les Congolais à l’unité face à la menace contre l’intégrité territoriale.
    Ces moments de discours unificateurs contrastent fortement avec les récentes allégations d’incitation à la haine, soulevées notamment par des acteurs de la société civile en avril 2025.
    Ces derniers ont condamné ce qu’ils qualifient de “propos belliqueux”, suggérant une rhétorique qui pourrait exacerber les tensions intercommunautaires ou politiques.

    La ligne est fine entre l’expression d’une opinion politique forte et l’incitation à la haine, et c’est précisément ce que le CSAC est appelé à évaluer.
    La question “Pourquoi a-t-il peur du dialogue national ?” posée par Epenge est également importante.
    Bien que Bemba ait par le passé participé à des consultations politiques visant à l’unité nationale, notamment en mars 2025, où il a insisté sur l’objectif d’atteindre la cohésion nationale pour la reconquête des territoires, d’autres prises de position peuvent laisser transparaître des réticences. Par exemple, en décembre 2024, il a exprimé publiquement son opposition à une révision profonde de la Constitution, pourtant poussée par l’UDPS et le président Tshisekedi.
    Cette divergence sur des sujets fondamentaux peut être interprétée comme un frein au consensus national et, pour certains, comme un refus du dialogue sur des questions clés, nourrissant ainsi les accusations de divisionnisme.

    LA POSITION DE BEMBA AU SEIN DE L’UNION SACRÉE, DE LA LOYAUTÉ À LA DIVERGENCE ?

    L’une des accusations les plus incisives de Prince Epenge est que Jean-Pierre Bemba “agit même contre son employeur, Tshisekedi”. Cette affirmation touche au cœur de la cohérence au sein de l’Union Sacrée de la Nation, la coalition au pouvoir.
    En tant que membre du gouvernement, Jean-Pierre Bemba, vice-Premier ministre, ministre des Transports et voies de communications, est censé être un pilier du dispositif présidentiel.
    Pourtant, certaines de ses déclarations ou de ses positions politiques ont pu être perçues comme allant à l’encontre de la ligne officielle ou des intérêts du Chef de l’État.

    Bien que Bemba ait intégré l’Union Sacrée et ait participé à des consultations politiques avec Félix Tshisekedi dans un esprit de “cordialité” et de soutien au dialogue, comme ce fut le cas en novembre 2020, il a aussi montré des signes d’indépendance critique.
    Ses critiques antérieures, comme celle concernant l’exploitation forestière “dans l’anarchie totale” en 2019, ou ses désaccords avec des décisions gouvernementales liées à Congo Airways plus récemment en août 2024, montrent qu’il ne se contente pas d’une loyauté aveugle. Cette liberté de ton, bien que parfois perçue comme un signe de démocratie interne, peut, dans un contexte de tensions, être interprétée comme une déloyauté, voire une tentative de saper l’autorité du Président.
    La demande d’interdiction médiatique adressée au CSAC, organe de régulation des médias, souligne la gravité avec laquelle certains acteurs perçoivent ces divergences, les considérant comme une menace à la cohésion nationale et à la stabilité politique.

    L’ENJEU DU CSAC ET LA PAIX SOCIALE, LA RESPONSABILITÉ DES MÉDIAS ET DES LEADERS

    La demande d’interdiction de Jean-Pierre Bemba des médias auprès du CSAC est une mesure drastique, mais elle met en lumière le rôle crucial de la régulation des médias dans la préservation de la paix sociale en RDC.
    Le CSAC est investi de la mission de veiller au respect des textes légaux régissant le secteur des médias et, plus important encore, au respect des normes déontologiques en matière d’information et de non-incitation à la haine. Dans un pays marqué par des conflits récurrents et des divisions, les discours politiques peuvent avoir un impact direct et immédiat sur la population, potentiellement attiser les tensions et même inciter à la violence.

    La situation de Jean-Pierre Bemba, entre son statut de membre du gouvernement, son passé politique chargé, et ses prises de position actuelles, fait de lui une figure particulièrement controversée.
    Ses mots peuvent impacter négativement l’opinion publique.
    La demande de Prince Epenge, qu’elle soit exagérée ou justifiée, pose la question de la responsabilité des leaders politiques dans leurs communications publiques, et celle des médias dans leur rôle de diffusion.
    C’est un rappel à l’ordre sur la nécessité pour tous les acteurs d’être conscients de l’impact de leurs propos, et pour les instances de régulation de jouer pleinement leur rôle pour garantir un espace médiatique qui favorise le dialogue, l’unité et la stabilité, plutôt que la division et l’incitation à la haine, éléments jugés dangereux pour la paix civile en RDC.

    David MUTEBA KADIMA

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