Au cœur du “Business Forum RDC-Japon” qui s’est tenu le samedi 28 juin 2025 à Osaka, une voix a résonné avec une clarté et une détermination remarquables, traçant les contours d’une nouvelle ère pour l’économie congolaise. Louis Watum Kabamba, ministre de l’Industrie et du développement des PME, s’est adressé aux investisseurs japonais et internationaux avec une franchise rafraîchissante, reconnaissant sans fard les défis historiques qui ont pu freiner l’attractivité de la République démocratique du Congo.
Loin de toute euphorie naïve, son discours a été une démonstration de lucidité et d’engagement, articulant une vision stratégique pour la transformation du climat des affaires du pays.
Le thème de l’événement, “Investir en République Démocratique du Congo”, a servi de toile de fond parfaite à l’exposé du ministre Watum, qui a su allier une conscience aiguë des obstacles à une détermination inébranlable à les surmonter, affirmant ainsi la volonté du gouvernement de libérer le potentiel économique colossal de la RDC.
Son intervention marque un tournant, signalant que Kinshasa est prête à affronter ses réalités pour mieux bâtir son avenir.
LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET POUR LA TRANSPARENCE
L’approche de Louis Watum Kabamba a été particulièrement marquante par sa transparence initiale. Démarrant son intervention par un diagnostic non équivoque des réalités congolaises, le ministre a ouvertement reconnu la nature épineuse du challenge à propos du climat des affaires, une admission salutaire qui contraste avec les discours parfois édulcorés du passé.
Cette reconnaissance franche témoigne d’une volonté politique assumée d’affronter les problèmes de front, plutôt que de les ignorer.
Mais au-delà du constat, Louis Watum a détaillé avec précision la feuille de route du gouvernement congolais pour y remédier, mettant en avant des actions concrètes et des réformes d’envergure. Il a notamment insisté sur les mesures en cours pour éradiquer la corruption, un fléau systémique qui a, pendant des décennies, érodé la confiance des investisseurs nationaux et internationaux et gravement pénalisé le développement harmonieux du pays. L’engagement ne s’arrête pas là : il s’agit également d’asseoir une transparence inébranlable dans la gestion de la chose publique.
Ce pilier fondamental est perçu comme essentiel pour restaurer la confiance des acteurs économiques et garantir une utilisation juste, efficace et responsable des vastes ressources nationales, évitant ainsi les écueils d’une gouvernance opaque.
Ces initiatives ne sont pas de simples déclarations d’intention ou des promesses vaines ; elles s’inscrivent dans une démarche structurée et holistique visant à créer un environnement économique stable, prévisible et sécurisé pour tous les investisseurs. La détermination à lutter contre la corruption et à instaurer une transparence accrue est présentée comme une condition sine qua non pour attirer les capitaux étrangers et locaux, indispensables à la diversification et à l’industrialisation tant souhaitées du pays, signalant un engagement ferme envers une gouvernance éthique et responsable.
NAVIGUER LES DÉFIS STRUCTURELS POUR UNE CROISSANCE PÉRENNE
Au-delà des aspects de gouvernance, le ministre Louis Watum a articulé une vision stratégique qui place l’investissement dans le capital humain au cœur du développement de la RDC, reconnaissant que la véritable richesse d’une nation réside dans la compétence et la productivité de sa population. Avec sa démographie jeune et dynamique, la RDC mise sur la formation, l’éducation et le renforcement des compétences pour doter le pays d’une main-d’œuvre qualifiée, capable de répondre aux exigences d’une économie moderne et diversifiée.
Cette approche vise à transformer le potentiel démographique en un véritable dividende pour la croissance.
Parallèlement à cela, l’objectif d’asseoir une culture de l’excellence témoigne d’une ambition profonde de transformer les mentalités et les pratiques à tous les niveaux de l’activité économique.
Il s’agit d’une quête de la qualité et de l’efficacité qui doit infuser l’administration, les entreprises et la société civile, pour que les standards nationaux puissent rivaliser avec les meilleurs à l’échelle internationale.
Cependant, le ministre n’a pas éludé les défis structurels majeurs qui persistent, malgré les réformes en cours et les aspirations élevées.
Il a souligné avec réalisme que la RDC fait face à beaucoup de challenges dont l’énergie, les infrastructures et autres.
Ces lacunes criantes en matière d’infrastructures énergétiques – qu’il s’agisse de la production, du transport ou de la distribution d’électricité – ainsi que les déficits en réseaux de transport (routes, chemins de fer, ports) représentent des goulots d’étranglement qui entravent encore l’industrialisation, le commerce et la pleine exploitation du potentiel économique du pays.
La vision de Louis Watum Kabamba à Osaka n’est donc pas celle d’une simple invitation à l’investissement, mais celle d’un engagement gouvernemental fort à créer les conditions d’une croissance durable et inclusive.
Cela implique de combiner une gouvernance assainie, un capital humain valorisé par des formations adaptées, et un effort concerté et massif pour surmonter les défis infrastructurels.
En présentant cette vision ambitieuse et pragmatique, le ministre a offert aux partenaires japonais et internationaux une perspective de collaboration solide et mutuellement bénéfique, enracinée dans une volonté de transformation profonde et durable de la RDC.
David MUTEBA KADIMA