More

    ACCUEIL

    Destinations

    HomeFinanceRDC | L'alarme rouge budgétaire : 246 MILLIONS USD DE DÉPASSEMENTS AU...

    RDC | L’alarme rouge budgétaire : 246 MILLIONS USD DE DÉPASSEMENTS AU PREMIER SEMESTRE 2025 RÉVÈLENT DES FISSURES DANS LA DISCIPLINE FINANCIÈRE DE L’ÉTAT

    Published on

    Une révélation majeure émanant du ministère du Budget vient jeter une lumière crue sur les défis persistants de la discipline financière au sein de l’appareil étatique congolais. La publication du Plan d’Engagement Budgétaire (PEB) du troisième trimestre 2025 met en exergue une réalité alarmante : pas moins de huit institutions de la République démocratique du Congo ont déjà engagé des dépenses publiques qui excèdent leurs crédits budgétaires annuels, et ce, dès le premier semestre de l’année en cours.
    Le montant cumulé de ces dépassements s’élève à 704,743 milliards de CDF, ce qui représente l’équivalent sidérant de 246,5 millions USD, calculé sur la base du taux budgétaire moyen de 2859 CDF pour un dollar américain.
    Ce constat, loin d’être un simple chiffre technique, soulève des questions fondamentales sur la rigueur de la gestion des finances publiques, la prévisibilité budgétaire et, in fine, l’efficacité de l’allocation des ressources nationales destinées à répondre aux besoins urgents de la population.
    Une telle situation, si elle n’est pas maîtrisée avec une fermeté immédiate, risque de compromettre la stabilité macroéconomique et la crédibilité des engagements du gouvernement.

    LA PRÉSIDENCE ET LE MINISTÈRE DES ITP EN TÊTE DE COURSE, UN DÉFI RÉCURRENT POUR LA MAÎTRISE DES DÉPENSES PUBLIQUES

    L’analyse des données du PEB révèle une tendance particulièrement préoccupante, notamment en ce qui concerne deux acteurs majeurs de l’administration. Comme cela avait déjà été tristement observé lors de l’exercice budgétaire 2024, la Présidence de la République se positionne, une fois de plus, en tête des institutions affichant les dépassements les plus significatifs.
    Au 17 juin 2025, soit avant même la fin du deuxième trimestre, les dépenses engagées par la Présidence avaient déjà atteint la somme colossale de 390,9 millions USD.
    Or, son budget initial voté pour l’année entière s’établissait à 302 millions USD.
    Cela se traduit par un dépassement vertigineux de 88 millions USD, une récurrence qui interpelle sérieusement la capacité à contenir les dépenses au plus haut sommet de l’État. Une telle dérive, année après année, soulève des interrogations sur la pertinence des prévisions initiales, la gestion des imprévus et la discipline budgétaire globale.

    En deuxième position de ce classement peu enviable, le ministère des Infrastructures et Travaux Publics (ITP) n’est pas en reste.
    Avec des dépenses engagées s’élevant à 1.595.478.385.070 de CDF (soit 558 millions USD), ce ministère a dépassé ses crédits de manière substantielle, enregistrant un écart de 128.413.740.984 de CDF, équivalant à 44,9 millions USD.
    L’ampleur de ces chiffres pour un ministère au cœur des investissements structurants du pays mérite une attention particulière.
    Il est impératif d’analyser en profondeur si ces dépassements résultent d’urgences opérationnelles imprévues, de surcoûts liés à des projets complexes, ou d’une sous-estimation initiale flagrante des besoins budgétaires.
    La transparence sur les raisons de ces écarts est fondamentale pour rassurer les partenaires techniques et financiers, ainsi que les citoyens qui attendent des résultats concrets en matière d’infrastructures.

    UNE PROBLÉMATIQUE TRANSVERSALE, LES DÉPASSEMENTS SE MULTIPLIENT AU SEIN DE DIVERS MINISTÈRES

    Au-delà des deux figures de proue de ces dépassements, le rapport du ministère du Budget révèle que la problématique est bien plus transversale, touchant plusieurs autres ministères du gouvernement au cours de ce premier semestre 2025.
    Ces institutions incluent des secteurs aussi variés que stratégiques :

    Le ministère des Affaires étrangères, avec un dépassement notable de 78,511 milliards de CDF, ce qui pourrait indiquer des frais diplomatiques imprévus ou une augmentation des activités internationales.
    Le Secrétariat général du Gouvernement, affichant un dépassement de 99,852 milliards de CDF, suggérant une surcharge de travail ou des besoins accrus en coordination et communication gouvernementale.
    Le ministère du Budget lui-même, qui, paradoxalement, a dépassé ses propres crédits de 53,818 milliards de CDF.
    Cette situation pose question quant à la cohérence et l’exemplarité de l’institution en charge de la planification et du suivi budgétaire.
    Le ministère de la Justice et garde des sceaux, avec un dépassement de 50,040 milliards de CDF, ce qui pourrait refléter des efforts accrus dans la réforme de la justice ou la prise en charge de dossiers spécifiques.
    Enfin, le ministère des Sports et Loisirs, dont les crédits ont été dépassés de 41,183 milliards de CDF, potentiellement lié à l’organisation d’événements majeurs ou à des investissements dans les infrastructures sportives.

    Ces chiffres combinés révèlent une problématique budgétaire qui ne se limite pas aux grands postes de dépenses mais s’étend à diverses sphères de l’administration publique. Bien que la publication de ces données par le ministère du Budget puisse être perçue comme un signe louable de transparence, elle met simultanément en évidence un besoin urgent et impérieux de renforcer les mécanismes de contrôle interne, d’améliorer la planification budgétaire et de garantir une plus grande rigueur dans l’exécution des dépenses.
    Le gouvernement est désormais face à un impératif : justifier ces écarts avec une clarté absolue et mettre en œuvre des mesures correctives strictes pour le reste de l’exercice budgétaire, afin de restaurer la confiance et d’assurer une gestion saine et responsable des deniers publics.
    La pérennité des efforts de développement de la RDC dépendra en grande partie de cette capacité à maîtriser ses finances.

    David MUTEBA KADIMA

    Derniers articles

    RDC | BANQUE : Avec l’ambition de réitérer ses exploits d’ailleurs …

    Le paysage financier de la République démocratique du Congo est en pleine effervescence avec...

    RDC-FOOTBALL : Quand les promesses du pouvoir laissent un athlète au bord du chemin : HÉRITIER LUVUMBU – UN GESTE POUR LA NATION, UN...

    - La RDC abandonne ses héros patriotes. L'histoire d'Héritier Luvumbu, le talentueux footballeur congolais, est...

    Plus comme ça

    RDC | BANQUE : Avec l’ambition de réitérer ses exploits d’ailleurs …

    Le paysage financier de la République démocratique du Congo est en pleine effervescence avec...

    RDC-FOOTBALL : Quand les promesses du pouvoir laissent un athlète au bord du chemin : HÉRITIER LUVUMBU – UN GESTE POUR LA NATION, UN...

    - La RDC abandonne ses héros patriotes. L'histoire d'Héritier Luvumbu, le talentueux footballeur congolais, est...